LCF Magazine 29 - 2015 05.pdf

(11620 KB) Pobierz
Édito
Florence Teste, rédactrice en chef
Bonjour à toutes et à tous,
Vous connaissez le proverbe : « En avril, ne te découvre
pas d’un fil, mais au mois de mai, fais ce qu’il te plaît ».
Et bien nous y voilà ! Et puisque les beaux jours
arrivent, nous vous emmenons à Montpellier, dans le
sud de la France, pour en profiter pleinement. Nous
sommes très heureux de revenir à Montpellier qui
était la toute première destination de votre magazine
préféré. Et oui, souvenez-vous, le n°1 se focalisait sur
cette belle ville. Ce n’est pas étonnant puisqu’une
grande partie de l’équipe est montpelliéraine ! Cette
fois, nous vous proposons une balade au bord de l’eau
(Tourisme), un imagier sur les coquillages et fruits de
mers, une présentation de l’histoire de la médecine à
Montpellier (Histoire) et de quelques vins de la région
(Vins), un tableau de Gustave Courbet à voir au
musée Fabre situé au centre-ville (Arts), des albums
du célèbre dessinateur Albert Dubout
(Livres). Vous découvrirez également
un entretien avec la chanteuse
Émilie Simon, sans oublier nos autres
rubriques et partenaires habituels :
RFI, TV5, Afriques, Amériques...
Les journées de formation AppliFLE
que nous organisons à Montpellier les
29 et 30 mai connaissent un joli succès,
de nombreux enseignants venus de
France et d’ailleurs se sont déjà
inscrits. Face à un tel enthousiasme,
nous envisageons d’organiser de
nouvelles AppliFLE à l’automne...
nous vous en informerons en temps
voulu.
L’équipe se joint à moi pour vous
souhaiter la bienvenue dans sa ville.
Bonne lecture à toutes et à tous !
P.
7
COURBET
ART
P.
8
EMILIE SIMON
MUSIQUE
P.
12
TOKYO FIANCÉE
CINÉMA
P.
LIVRE
ALBERT DUBOUT
SOCIÉTÉ
P.
P.
P.
P.
14
19
22
MONTPELLIER
TOURISME
16
LES RÉGIONS CHANGENT
ENVIRONNEMENT
ÉCO-MAISON AU VIETNAM
SOCIÉTÉ
A VOS MANETTES !
AMERIQUES
FRANCOMIX
AUTEUR
ALPHONSE DAUDET
STYLE
LE FRANÇAIS ARGOTIQUE
COIN DES PROFS
ET AVEC CECI
MÉDIAS
AVOIR VOIX AU CHAPITRE
MÉDIAS
MONTPELLIER
CORRESPONDANT
LA VILLE POUR TOUS
VINS
36
P.
40
P.
41
P.
P.
P.
24
P.
27
P.
30
P.
32
P.
34
P.
20
LA MEDECINE
HISTOIRE
P.
28
LANGUEDOC
IMAGIER
LES FRUITS DE MER
PRODUIT RÉGIONAL
LE SEL
JEUX
44
P.
46
P.
49
43
E-TUMBA
AFRIQUES
L
ES
P.
ARTICLES SONT ADAPTÉS
45
À DES NIVEAUX
DIFFICULTÉ DE
REPRÉSENTÉE PAR LE PICTOGRAMME EN
FORME DE LIVRE EN HAUT DE LA PAGE
.
B1
À
C2. L
A
L
ARTICLE EST
L
ES ARTICLES QUI COMPORTENT
CE PICTOGRAMME EXISTENT EN
VERSION AUDIO
LES ENCORNETS
GASTRONOMIE
Arts
Lexique
Bonjour
Monsieur Courbet
Je vais vous présenter l’une
des plus célèbres peintures de
Gustave Courbet,
La rencontre
rebaptisée
Bonjour Monsieur
Courbet
réalisée en 1854.
Cette œuvre peinte à l’huile
est conservée au Musée Fabre,
à Montpellier, dans les salles
consacrées au collectionneur,
mécène
1
et ancien conservateur Alfred Bruyas
(1821-1876). Sa présentation à l’Exposition
universelle en 1855 a fait scandale.
Trois hommes et un chien sont représentés. Il s’agit
du mécène de l’artiste, un bourgeois de la ville nommé
Alfred Bruyas, accompagné de son domestique,
Calas, et de Courbet lui-même. Ce tableau a suscité
2
de vives critiques et un rejet total de la commission
de l’Exposition universelle. En effet, en 1855, la
France est extrêmement conservatrice concernant les
classes sociales et les conventions
picturales
3
. Et, Courbet, issu
lui-même d’un milieu bourgeois,
se fait provocateur en brisant
certains codes de représentation.
Artiste
emblématique
4
du
Réalisme, Courbet expose des
scènes au spectateur qu’il n’est
pas convenable de montrer, selon
de nombreux critères esthétiques
et moraux de l’époque. Pour
commencer, il représente tous les
protagonistes de la scène au même
niveau et sur un même plan. Par
ailleurs, l’attitude de l’artiste
dans la lumière du soleil semble
1. mécène (n. m.s.) :
personne qui finance
2. a suscité (v. susciter) :
a donné naissance
3. picturales (adj. f.p.) :
relatives à l’image
4. emblématique (adj. m.s.) :
représentatif
5. hautaine (adj. f.s.) :
méprisante,
prétentieuse
6. commanditaire (n. m.s.) :
personne qui a
passé commande
7. malmener (v.) :
bousculer, déranger
par Daphné Brottet
hautaine
5
, tandis que Monsieur Bruyas et Calas
sont dans l’ombre d’un arbre. L’artiste a été accusé
de mépriser son
commanditaire
6
. Mais ce qui a
vraiment fait scandale, c’est que Courbet a bousculé
la hiérarchie des rôles et de la place sociale de
chacun. On voit l’artiste avec son matériel de
peinture, le bourgeois immobile bien vêtu, et,
derrière lui, son domestique Calas au visage buriné,
la tête baissée. Le peintre semble considérer alors
sa propre position de travailleur proche de celle du
domestique, alors qu’il se place sur le même plan
que son mécène bourgeois.
Ainsi, Gustave Courbet, bâton de pèlerin en main
dans un décor désertique rappelant les scènes
bibliques, s’amuse à
malmener
7
les conventions.
Tout se joue en miroir, jusqu’à la signature qu’il
situe en bas à gauche, avec les coquelicots. Cette
œuvre a eu un véritable succès auprès de la classe
ouvrière.
Portrait
Vous vivez à New York, est-ce l’éloignement
qui vous donne envie de parler de Paris ?
Les villes, comme les gens, changent. On peut, à un
moment, ne plus être en phase puis y revenir. C’est
vrai que lorsque j’habitais à Paris, aucune chanson ne
m’est venue sur Paris. Mais c’est aussi le fait d’avoir
vu d’autres choses, d’avoir voyagé, habité ailleurs.
Quand on parle avec des étrangers, on voit notre ville
à travers leur
prisme
6
et c’est intéressant car quand
on revient, il y a autre chose qui
émane
7
de cette ville.
Lexique
1. facettes (n. f.p.) :
aspects
2. synthé (abréviation de synthétiseur) :
piano électronique
3. mue (n. f.s.) :
changement de peau,
renouvellement
4. sublimé (adj. m.s.) :
idéalisé
5. dorures (n. f.p.) :
éléments de décoration
couverts d’or
6. prisme (n. m.s.) :
objet qui modifie la
vision quand on regarde dedans
7. émane (v. émaner) :
se dégage, ressort
8. a été banalisé (v. banaliser, passif) :
est
devenu ordinaire, a perdu de sa valeur
9. épique (adj. m.s.) :
qui relève dʻun récit
poétique et merveilleux
Entretien avec
par Rémi Orzalesi
© Lisa Carletta
Emilie Simon
Avez-vous été confrontée à cette image de
l’étrangère venue de France?
Je n’ai pas eu l’impression que l’on m’ait collé une
étiquette, la nationalité n’est pas la seule chose
qui nous définit. Il y a une certaine curiosité à
écouter chanter en français, ça attire de nombreux
francophones, des personnes qui s’intéressent à la
langue française et d’autres qui sont touchées par la
musique au-delà des paroles.
Vous écrivez vos chansons en français
et en anglais. Que vous apporte chacune
des langues ?
Le principe de s’exprimer dans sa langue natale est
déjà fort en soi. Parce qu’on s’est construit dans cette
langue, avec ses racines, avec cette culture, on a donc
un rapport aux mots plus profond. J’adore chanter
en français, c’est une langue très belle, très sensuelle,
qui permet des subtilités. Mais il est aussi agréable
d’écrire dans une autre langue car justement, on se
sent dégagé du poids des mots, on a une distance
qui peut être libératrice. Et chaque langue amène sa
mélodie. Le choix de la langue est comme un choix
des instruments, le mot est un élément qui fait partie
de l’équilibre de la chanson.
à Montpellier. D’album en album, elle nous présente les facettes
1
complexes d’un personnage passionnant, entre musique de film avec
des sons naturels pour la bande originale de
La marche de l’empereur,
à
l’électro de
Big Machine,
ou la poésie de l’album
Francky Knight.
Émilie Simon a eu la gentillesse de répondre à nos questions.
É
milie Simon est une chanteuse française, qui a étudié la musique
Vous avez fait le conservatoire et vous
jouez de nombreux instruments, lequel
est votre préféré ?
Je les aime tous, mais j’ai tendance à préférer le
clavier. Dans tous les sens du terme : le
synthé
2
, le
piano…
www.facebook.com/Musical.
Scene
Merci,
Votre dernier album s’appelle Mue
3
, en
quoi pensez vous qu’il soit différent des
précédents ?
Ils sont tous très différents les uns des autres,
chaque album exprime une sensibilité différente.
Ils racontent tous quelque chose, pas forcément
une histoire, mais plus un état d’esprit, une poésie
ou une énergie particulière. Le dernier album est
très lié à Paris, c’est un regard
sublimé
4
de la ville,
un fantasme parisien. Je voulais qu’il représente
le Paris que je connais mais aussi le Paris tiré de
l’inconscient collectif, celui du Romantisme avec un
grand « R », des grands poètes, un Paris magique
plein d’étoiles, de
dorures
5
et de magie. C’est ce
Paris qui a influencé les textes et les arrangements
de ce dernier album.
Vos chansons parlent d’amour, de
princesse, de chevalier et de « lovers ».
Comme le Paris que vous décrivez, êtes-
vous romantique ?
Le mot « romantique » a été
banalisé
8
. Mais
davantage dans le sens Romantique, comme l’époque
Romantique, la poésie et la musique Romantique, on
y retrouve quelque chose de beau, d’épique
9
.
Si vous deviez conseiller à nos lecteurs
le cadre idéal pour écouter votre album,
lequel serait-il ?
Ce serait la nuit, en traversant de grands espaces,
peut-être entre Paris et Monpellier !
© Lisa Carletta
© Sigried Duberos
lcff
- Portrait
lcff
- Portrait
Zgłoś jeśli naruszono regulamin